La perte d’autonomie, partielle ou totale, est l’un des symptômes répandus de la vieillesse. Les cinq gestes basiques de la vie de tous les jours deviennent, pour la personne qui en souffre, des fardeaux. Se lever, s’habiller, manger, prendre une douche ou un bain, faire ses courses… l’assurance dépendance est un contrat de prévoyance, qui vous permet d’anticiper un avenir dans lequel vous perdrez peut-être, vous aussi, votre indépendance. Mais est-ce une bonne astuce ? Décryptage.
Plusieurs modèles d’assurance
La dépendance partielle
On considère une personne comme étant dans un état de dépendance partielle à partir du moment où il devient impossible pour elle de réaliser deux des cinq gestes basiques du quotidien. En ayant souscrit à l’assurance dépendance, la personne versera une cotisation mensuelle d’un montant compris entre 20 et 100 euros.
Celle-ci sera valable jusqu’au moment où elle atteindra le plafond total fixé au préalable dans le contrat. La personne considérée comme partiellement dépendante bénéficiera d’une rente correspondante à 50% de la somme total prévue dans le cas d’une dépendance totale (somme pouvant s’élever jusqu’à 1500 euros par mois).
La dépendance lourde (ou totale)
Est considérée comme lourdement dépendante toute personne privée de ses capacités à réaliser au moins quatre des cinq gestes basiques de la vie quotidienne. Elle bénéficiera donc de la totalité de la rente prévue. Cette dernière sera nécessaire pour financer une aide constante à domicile et/ou un placement dans un centre spécialisé. Elle comptera également pour les diverses dépenses liées à la santé.
Les avantages d’une assurance dépendance
Au regard des statistiques, l’existence d’une assurance pour la dépendance en France apparaît comme une évidence. Plus d’un million de personnes âgées sont aujourd’hui considérées comme dépendantes. De plus, près de 20% de la population française est aujourd’hui âgée de plus de 65 ans !
Cette assurance prévoit que vous puissiez y souscrire dès l’âge de 40 ans, ce qui vous laisse amplement le temps d’anticiper votre avenir. Mais même jusqu’au dernier quart de votre soixante-dixième décennie, vous n’aurez pas trop de mal à trouver un assureur acceptant de s’engager avec vous.
En souscrivant, vous vous garantissez ainsi :
- Une rente dépendance ad vitam aeternam
- Un service quotidien d’accompagnement pendant votre période de dépendance
- Un capital permettra par exemple la préparation de vos obsèques
- Des conseils d’experts pour prévenir la perte d’autonomie
- Une plus grande sérénité dans le cercle familial, le possible fardeau de la dépendance étant – partiellement tout du moins – pris en charge.
Voilà pour les avantages. Mais l’assurance dépendance présente aussi d’autres facettes.
Des points noirs non négligeables
Quel que soit l’assureur choisi, et quelles que soient les modalités, il ne s’agira finalement jamais d’autres chose que d’un contrat à fonds perdus. Autrement dit, en souscrivant vous prenez le risque de ne jamais devenir dépendants et donc, de cotiser pour rien.
Et quand bien même vous deviendriez superficiellement dépendants, toute la partie du capital constitué par vos cotisations que vous n’aurez pas eu le temps de percevoir sous forme de rente avant le jour de votre mort, ne sera pas reversée à vos héritiers mais sera empochée par l’assureur. Dans de telles conditions, il apparaît préférable de souscrire à une assurance vie, grâce à laquelle vous pourrez choisir de percevoir en une fois la totalité du capital accumulé.
Une autre zone d’ombre de l’assurance dépendance se trouve dans les clauses qui jalonnent nombre de ces contrats. Il n’est pas rare que ces clauses soient formulées de façon quelque peu sournoise. Il peut par exemple ne pas être spécifié qu’une cotisation n’est pas garantie dans le temps et est susceptible d’augmenter d’année en année.
Il peut aussi s’agir de délais de prise en charge exagérément longs, ce qui revient à payer une fortune dans un restaurant pour un mauvais service en table. Cela peut même aller jusqu’à des clauses mensongères vous interdisant de saisir la Justice alors que c’est votre droit le plus strict. Un mot donc : prudence avec l’assurance dépendance !
Elle peut être d’un très grand secours, certes, mais d’autres solutions, pour peu qu’elles soient envisageable, valent aussi le coup d’être étudiées, surtout si vous n’exercez pas un métier dangereux pour votre santé et si il n’y a pas dans votre famille d’antécédents de perte d’indépendance à l’approche de la vieillesse.